LE NOUVEAU RECITAL - HABITER LA TERRE
HABITER LA TERRE est fait de questionnements, de petits bonheurs quotidiens, de tendresse et de coups de gueule aussi, mais surtout d’espérance.
JOFROI construit une œuvre pleine de sagesse, sans concession, jamais désespérée. Il réconcilie la légèreté avec la profondeur, avec les questions essentielles, existentielles, autant par sa belle proximité avec la nature, tel un Giono de la chanson, que par l’individu considéré comme un alter ego fraternel. Et son nouveau répertoire a la rondeur de la terre, le bleu de l’espérance, l’équilibre d’un chant du monde.
C’est un jongleur de mots, un vrai bonheur d’écriture, un mélodiste fabuleux, grain de voix au diapason ! Il obéit à la belle définition que se donnait son ami québécois Félix Leclerc, celle d’«homme qui chante». Et qui chante pour nous, ses frères humains, les joies, les peines, les colères, les espoirs que nous avons en partage, comme le goût de la fête et l’incoercible aspiration à la justice. C’est un citoyen engagé, depuis toujours, préoccupé socialement et écologiquement. C’est la main tendue vers l’autre, l’étranger de passage, le réfugié, le migrant… C’est l’ode à cette terre qu’il voudrait tellement hospitalière, la table mise et le couvert. C’est aussi, dans sa chanson « Frontières », cette question lancinante : Mais où vont les êtres humains que l’on reconduit aux frontières. Ou encore dans une de ses premières chansons : On serait bien mieux en ces beaux jours, si ce n’était manque d’amour …
Ses textes résonnent d’une vérité universelle sans jamais céder à la colère et au rejet.
Attendu et accueilli par une solide équipe d’amis, de fervents amoureux de chansons françaises, Jofroi est revenu à Tournai pour un récital fraîchement réinventé. Son nouvel album, « Habiter la terre », propose un itinéraire fraternel, mûri au soleil des rencontres, au vent debout qui s’emballe, traverse océans et rivières, ameute les étoiles comme les cœurs. En compagnie de ses complices musiciens, Line Adam et Guy Werner, le troubadour originaire du Tournaisis garde intacte sa passion des mots, conjugués au parfait d’une langue savoureuse, charnue. En cette saison choisie, la « Chronique du printemps » offre des résonances limpides, « un cri rauque dans le ciel / comme un livre grand ouvert ». Elle n’oublie pas ceux et celles qui peinent à sortir de l’hiver, « la pierre qui roule, le fond du ravin ». Jofroi a répondu à l’invitation de la Maison internationale, le 11 mai 2019. Ceux qui la dirigent et mènent des actions sociales et culturelles en faveur de jeunes gens venus d’ailleurs savent que l’artiste demeure attentif aux causes sincères et justes. « Tant de prénoms qui me sont chers / Tant de visages, tant d’adresses / Tant de voyages en jachère / De ceux qui forment la tendresse… » Justement, la tendresse. Elle était bien là, ce soir de mai, entre les lignes des poèmes mélodieux, entre les coudes des spectateurs étonnés de se savoir inclus dans une fratrie de haute mémoire. C’était comme si le public retrouvait Jofroi au lendemain d’un premier carrefour, ou cent ans plus tard … Une de ces soirées où les chiffres n’existent plus, ni ceux des âges, ni ceux des différences. Au vif d’une cabane de paroles, de notes et d’attentions vives, tous se sentaient « Habiter la terre », dans un même élan de renouveau.
Françoise Lison-Leroy, Tournai, printemps 2019
Deux formules:
En trio avec Line ADAM : arrangements, piano, accordéon, flûte traversière et Guy WERNER : guitares
Colin BURTON : son - Charlotte PLISSART : lumières - Anne-Marie HENIN : régie générale
En solitaire, JOFROI nous invite dans ses univers…
De Cabiac sur terre à Champs la rivière…
Accompagné de cette seule guitare amie, complice de toutes ses créations.