ensemble bleu

 

LA PRESSE 

Et un de plus, un de mieux pour le plus français des chanteurs belges. Installé à Cabiac, dans le Gard, près de Barjac dont il est l’âme du festival Chansons de Parole, Jofroi trouve les mots justes pour dire l’humain à travers la terre : « Je n’ai de carte identitaire que citoyen, que citoyen de l’univers / Et s’il faut être de quelque part, ça m’indiffère, mais je choisis ce coin de terre / Cet entrelacs de murs de pierre, ce cul-de-sac où j’ai hier posé mon sac / Cabiac sur terre. » La révolte et l’indignation, l’amour et la générosité sont chez lui les deux faces d’une même médaille : « Dire qu’on a marché sur la lune / Égaré Pierrot et sa plume / Un pas de géant mais pourquoi ? / Tous les chemins mènent à .com / Mais l’homme reste un loup pour l’homme / Le temps passe, les chiens aboient / Le temps passe, qu’est-ce qu’on attend ? » Le reste de l’album est à l’avenant, synthèse sensible des univers de Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol, les « pères nourriciers » de Jofroi. Cabiac sur terre ? Un « Quichotte » à l’assaut des maux du temps présent.
Fred Hidalgo – Si ça vous chante – rédacteur en chef de CHORUS – les cahiers de la Chanson


Jofroi sur Terre
Belge du Gard garanti nature, symbole du festival Chansons de Parole de Barjac, Jofroi jongle depuis près de quarante ans entre refrains et couplets pour petits et grands. Plus humaniste que jamais, c’est vers ces derniers qu’il s’oriente aujourd’hui avec Cabiac sur terre, un clin d’œil poétique formidable au village qui l’a accueilli. Avec Cabiac sur terre, présenté fin juillet au « énième » Chansons de Parole » de Barjac alors même qu’Anne Sylvestre succédait à Jean Ferrat comme marraine plébiscitée du festival, Jofroi trouve sa Montagne et offre un nouvel album plein, à l’écoute toujours des frémissements du monde, de ses rêves et de ses espoirs, de ses gâchis et de ses douleurs recommencés, comme le déplore ce Dire qu’on a marché sur la lune. Dans ce disque, il est aussi question de bonheur simple comme La Pâte à gaufres (mais est-ce si simple ?), d’inlassables Variations sur le verbe donner, d’une Prière iconoclaste cousine du Je ne te salue pas d’Allain Leprest, de douloureuses Frontières, de reprises ou de collaborations labellisées Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol. Bref, du pur Jofroi AOC, fort en bouche, raconteur de vie(s), grain de voix au diapason, avec une fois encore l’efficacité complice de la musicienne et arrangeuse Line Adam.

Daniel Pantchenko (Chansons que tout cela)


Autant le dire d’emblée : cet album m’a enchanté les oreilles et le cœur, dès la première chanson et jusqu’à la quatorzième et dernière. Et encore, après plusieurs réécoutes. La voix chaude et grave (les sujets le sont souvent, mais pas toujours), les mots qu’il faut, un vrai bonheur d’écriture même Variations sur le verbe donner. Et les notes qui vont avec tout cela. On dit souvent «chanson à texte», comme si la musique n’avait pas d’importance. Eh bien, si : une chanson, c’est un mariage d’amour entre un texte, une musique et un(e) interprète. Celui qui est aussi le directeur artistique du festival «Chanson de Parole» sait tout cela et ne le perd pas de vue (ni d’ouïe). Ecoutez Les Soirs d’été et sa mélodie jubilatoire.
Près de Barjac, c’est Cabiac sur terre, où Jofroi et sa compagne Anne-Marie ont élu domicile à la fin du siècle dernier. Une région aux paysages magnifiques, qui ravissent tous les visiteurs, mais que des engins imbéciles s’apprêtent à défigurer en forant les sols, pour y trouver d’hypothétiques gaz de schiste.
Car dans les fidélités, de Jofroi, il y a celle à cette terre d’adoption. Il y a le respect de celle qui nous nourrit. Il y a la lucidité de l’homme qui, en s’enracinant quelque part, tend aussi une main d’ami au monde entier.
Il y a onze ans – déjà ! -, En l’An 2000 l’humanité avait été un disque marquant. L’un des meilleurs albums de toute la discographie de Jofroi. Depuis lors, il y a eu d’autres pierres à l’édifice. Mais celle que voici est particulièrement bien taillée. Taillée à vif. Cabiac sur terre, tout le monde descend ! Vous en remonterez plus heureux.

Jacques Vassal – EX/CHORUS - septembre 2011


Jofroi, chansons de toute terre aimée
Jofroi navigue sur les partitions douces-amères. 
ATH - Quarante années après un premier vinyle, cet ancien de l’IHECS, né à Ath, propose un livre-album avec lequel commence une autre page. Le cahier de campagne et d’humanité, Jofroi l’ouvre en hommage au village de Cabiac où il a élu domicile. Des Cévennes, arrive un parfum de romarin qui a traversé les millénaires. « Dire qu’on a marché sur la lune », et voilà les pas du géant sur nos traces : sans nostalgie, le chanteur pense à ceux qui campent sur la berge. « Tous les chemins mènent à point com/Mais l’homme reste un loup pour l’homme/Le temps passe, les chiens aboient… »
Entre les saveurs ancestrales et les roses épineuses d’aujourd’hui, Jofroi navigue sur les partitions douces-amères qui l’ont toujours porté, au gré des brises et bourrasques. En duo avec Line Adam, seul à la guitare ou en équipe avec d’excellents musiciens, le voilà en accord avec le rythme de la nature, en butte à l’injustice et à l’indifférence, en phase avec des aînés qui, comme lui, privilégient la fraternité, la liberté, l’ouverture. Félix Leclerc, Jean-Pierre Chabrol et François Béranger sont de ce voyage « qui t’emmène/Hors de ton domaine/Dans les zones de turbulence ».

Françoise Lison – Le Courrier de l’Escaut


C’est avec passion que se développe à partir de Cabiac, hameau proche de Barjac, villette connue dans le milieu de la chanson pour la convivialité durable  de son festival, le parcours de Jofroi. J’avoue d’emblée éprouver pour son œuvre discographique une tendresse qui doit remonter  au milieu des  années  70 quand j’avais découvert  pour quelques francs son 33t avec les Coulonneux. Depuis, Jofroi est resté dans ses convictions  : citoyen de province, citoyen d’humanité,  en voyage dans toute la Francophonie, en paysage sur ses cailloux tendres pour oxygéner ses textes de ruisseaux, d’oiseaux, de canards et d’étangs rêveurs. Les modes passent leur temps à s’inventer des raisons de disparaître, Jofroi passe ses temps à réfléchir sur cette humanité en développant, une fois encore, quatorze nouvelles  chansons  sur un vrai album enrobé d’un carton qui va sentir bon son  Cabiac sur terre, un petit pays caché dans la bruyère et les rochers. Et bien les chansons de Jofroi se déterrent à Cabiac  pour mieux jaillir de la terre rude où elles se trouvent fécondées par les ardeurs d’un soleil qui lui fait Dire qu’on a marché sur la lune, qui lui fait passer une Frontière, chanson sur les excès de l’hermétisme nationaliste. Dans Jusqu’au bout de nos rêves, il dit qu’il faut  ne jamais rien  arrêter, toujours aller de l’avant. C’est bien  ce qu’il fait notre  Jofroi, au four  avec sa Pâte à gaufres et  au moulin avec sa Prière iconoclaste. Et bien sûr, il rend hommage à ses maîtres avec la Gaspésie chère à Leclerc, avec la belle Evidence retrouvée chez Béranger et le fort message de Chabrol pour ses Soirs d’été. Bien sur que les chansons de  Cabiac sur terre  ne vont pas  s’étendre sur la bande FM des  radios, bien sûr que des chansons pareilles dérangent la froide sagesse des ondes ambiantes. Mais on s’en fout complètement car à Cabiac, les chansons restent des feux de bois qui donnent toujours chaud, n’est-ce pas cher Jofroi ?
Guy Delhasse – La revue nouvelle  


L’artiste nous revient avec un nouvel album qui est un hymne à la nature et à l’être humain. Mais ne croyez pas pour autant que toutes les chansons soient consensuelles. Ce serait mal connaître Jofroi. Au final, l’opus est superbe et varié tant musicalement que textuellement. Il est le fruit d’un auteur, compositeur et interprète qui jette un regard mature sur la vie qui passe.
Il est désormais lointain le temps où Jofroi commençait à arpenter les planches de Belgique avec ses « Coulonneux ». Pourtant, si l’esprit de ces années 1970 n’est pas absent de ce nouvel album, les 14 chansons qui le composent sont résolument ancrées dans le 21e siècle.
Et l’opus est riche. Riche de belles musiques, de bons textes et d’arrangements classieux servis par une excellente « prise de voix ». Dès les premières notes, on sait que l’on entre dans l’univers musical de Jofroi. Mais on pénètre aussi dans son univers tout court : celui où il a choisi de vivre depuis des années déjà. Il nous présente ainsi « Cabiac sur terre », son coin de paradis. Cela fait mouche dans le cœur et bien mieux que n’importe quel dépliant touristique. Car le tourisme n’a que faire des sentiments et du vécu surtout quand il sont aussi profonds et honnêtes que ceux de l’artiste.
Du haut de sa soixantaine, Jofroi pose un regard sur notre époque et ses travers. Mais il jette aussi un coup d’œil sur le passé. Question d’aborder, avec lucidité, un avenir somme toute assez limité dans le temps quoi qu’il arrive. Question aussi de transmettre le flambeau aux suivants comme on le ferait avec une délicieuse recette de « Pâte à gaufres »: en l’occurrence une chanson hyper sensible sur le temps qui passe.
A l’heure qu’il est, Jofroi cerne sans doute un peu mieux la définition du bonheur. Il semble le trouver, finalement, dans les choses simples : vivre l’éveil de la nature à l’aube, aller « Jusqu’au bout de ses rêves », « Avec des si », ou être amoureux.
Et, tout naturellement, d’autres chansons témoignent de la difficulté à atteindre le bonheur absolu. Elles évoquent le progrès déshumanisant des nouvelles technologies « Dire qu’on a marché sur la lune ». Ou encore les politiques humiliantes d’immigration : « Mais où vont les êtres humains que l’on reconduit aux frontières ? ». Ou enfin le pouvoir malsain des religions : « Quand je vois tout ce qu’on peut faire au nom de Dieu, je suis pas fier » extrait de « Petit père ».
Trois chansons ne sont pas en totalité signées par Jofroi. Trois textes qui trouvent leur place d’une manière très naturelle et qui sont signés par les regrettés Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Claude Chabrol. Trois pièces qui contribuent magnifiquement à la diversité de cet album vraiment très réussi. Une oeuvre musicale élégamment habillée sur mesure (terme à utiliser dans le sens que l’on voudra) par Line Adam.
Les chansons de ce nouvel opus, « Cabiac sur Terre », sont à l’image de leur interprète : généreuses. A un point tel que l’une d’elles a pour titre « Variations sur le verbe donner » : tout un programme.
Jofroi sera très certainement près de chez vous un jour prochain. Alors, n’hésitez pas : allez l’applaudir sur scène où ses chansons prendront encore une autre dimension : celle de la maturité artistique.

Daniel Barbieux – Passion Chanson – www.passionchanson.net


Le 17 octobre 2011, dans un Européen plein à craquer, Jofroi nous rejoint pour nous faire partager son bonheur d’être sur scène. Fort comme un chêne, l’accent belge gorgé du soleil de Cabiac sur terre, accompagné d’un aréopage de musiciens de haute lignée, dont la fidèle Line Adam, il nous promène dans nos vies. Bien sûr, on connaît la petite dame et son cabas, nous la côtoyons tous les jours. Jofroi est un homme de parole, un homme qui réfléchit. Force est de constater avec lui que dans les années soixante on nous disait que dans cinquante ans le monde irait mieux !!! Mêlant chansons nouvelles et incontournables, Jofroi nous fait savourer chaque instant. Qu’il se fasse l’interprète de François Béranger ou de Félix Leclerc, ou compositeur interprète des textes de son ami Jean-Pierre Chabrol, c’est toujours le même bonheur que l’on ressent. Et même si « on s’rait bien mieux en ces beaux jours si ce n’était manque d’amour », reste d’une cruelle actualité, on sort de ce spectacle plein de joie et la tête pleine de mélodies, car Jofroi est un magicien.  
Bernard Carré – Radio Libertaire


CHANSONS DE PAROLE 2011 A BARJAC
Enthousiasme unanime du public de la chanson. Trois mots viennent à l’esprit au sortir de ce spectacle: maturité, équilibre, sérénité. Une assise sûre et tranquille qui lui permet d’explorer avec bonheur des univers musicaux nouveaux. On sent l’homme en accord avec lui-même qui n’a plus rien à prouver et qui donc peut oser sans provoquer. Il ose l’intime et les convictions. Non qu’il ne l’ait jamais fait jusqu’ici, mais avec Cabiac sur terre (l’album et le spectacle) les contours de l’homme, ses paysages intérieurs se dessinent plus précisément... c’est le meilleur qu’il ait jamais donné.
Mais l’homme que Jofroi nous présente aujourd’hui ne se contente pas de caresser de belles pensées dans son jardin loin du monde. Il est capable aussi de se dresser et de s’avancer en première ligne de la fronde des hommes qui luttent face aux errances d’un monde qui marche sur la tête.

Isabelle Jouve - La Marseillaise – 01/08/2011


L’esprit des lieux importe à Jofroi, « Belge du Sud » qui a choisi le Gard pour y poser son sac il y a maintenant un certain bail. L’artiste baraqué, à la voix chaude, artisan d’un festival estival de référence, à Barjac, est crédité de quarante ans de chansons. C’est dire qu’un nouvel album ne sort pas pour « passer le temps » comme le disait le voisin ardéchois Ferrat, aujourd’hui disparu. La fluidité des textes et les paysages sonores traduisent une volonté d’en découdre avec tout ce qui blesse ou opprime. Indigné chronique à sa façon, Jofroi aime les refrains populaires et les personnes du cru, non «pipolisées». Il en profite pour rendre hommage à quelques-uns de ceux qui lui ont donné confiance pour écrire et se produire sur scène : Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol, représentants du verbe haut et de l’inspiration ancrée quelque part. Jofroi décline encore son goût du bonheur partagé. Ses variations sur le verbe donner offrent la mesure de ses attentions à son public. Cet album généreux s’adresse encore à Dieu en une prière sans concessions pour mieux poser son acte de foi pour des jours meilleurs. Humain, si humain.
Robert-Frédéric Migliorini – Le Petit Format


J'ai écouté votre disque avec  beaucoup de plaisir, apprécié les idées ainsi que la manière de les exprimer, j'ai vraiment passé un beau moment de bonheur, en retrouvant les valeurs que j'appréciais  dans les chansons de nos grands anciens : Brassens, Brel , Ferré. Bravo, merci et cordialement.
Jean-Michel Boris (ancien directeur de l’Olympia)  


Voici le 21e album publié par Jofroi en quelque quarante années de carrière. Jofroi, poète, conteur, compositeur, chanteur (pour adultes et pour jeune public), natif de Wallonie aujourd’hui « naturalisé » Cévenol, également connu comme le très actif directeur artistique du Festival « Chansons de Parole » à Barjac, cette commune gardoise qui devient dix jours durant chaque été la capitale mondiale de la chanson francophone.
J’ai écouté dix fois le disque « Cabiac sur terre » et  je peux vous dire qu’il est absolument superbe.
La voix de Jofroi, grave, chaude, pleine, émeut d’emblée, comme sa façon de mâcher les mots et son accent bien à lui mêlant harmonieusement nord et sud. La musique séduit aussi de bout en bout, par ses mélodies de tons et de rythmes variés, et par les arrangements très réussis concoctés par Line Adam pour un petit ensemble instrumental : piano, flûtes, guitares, accordéon, clarinettes, violon, percussions… Et puis il y a le fond, le contenu. Jofroi célèbre les bonheurs simples de la vie en son petit pays, ceux des baisers d’amoureux et de la confection de la pâte à gaufres. Mais l’homme s’interroge sur l’Homme (qui reste un loup pour l’Homme), demande « où vont les êtres humains que l’on reconduit aux frontières ? », nous livre ses « Variations sur le verbe donner », nous confie ses doutes, ses utopies, ses chimères, nous invite « à aller jusqu’au bout de nos rêves ».
Alors oui, si vous aimez la chanson, allez donc visiter ce « Cabiac sur terre » et tout le monde qui va avec. C’est un bonheur, signé Jofroi.

Jacques Bonnadier – Radiodialogue – Marseille


Cabiac, poste de vigie de Jofroi
Il y a en Jofroi un peu de Gilles Servat. Le physique, la barbe, le timbre aussi et ce regard porté sur les choses, les gens, les paysages, sur le demain du monde. Le barde belge Jofroi a depuis longtemps pris ses quartiers dans le hameau de Cabiac. Cabiac sur terre. Les « puristes » de la chanson savent comment et combien Cabiac, « cul de sac où j’ai hier posé mon sac », rime avec Barjac. Mais Jofroi ne s’adresse pas qu’à eux, loin s’en faut. Non : à l’humanité entière. Ce sont paroles d’homme à partager, rimes de bon sens, de générosité vraie.
Cabiac n’est pas épicentre mais promontoire, « dans la bruyère et les rochers. » Jofroi chante ce coin de terre comme jadis Ferrat chantait sa montagne, autre lieu d’adoption, du reste pas si lointain. C’est un disque de contrastes. Il y a ce lieu-là, Cabiac, havre de paix. Et les soubresauts et ignominies du monde que l’artiste observe. Il y a le calme d’une libellule, d’un filet d’eau, de failles et de ravines… Et ce monde de plus en plus fou, affranchi de bon sens. Et notre colère, notre indignation qui grandissent… « Dire qu’on a marché sur la lune (…) Un pas de géant mais pourquoi ? »
Jofroi est d’une famille de chanson, celle de Philippe Forcioli, de Jean-Michel Piton, de Louis Capart…  De Félix Leclerc aussi, et ce n’est pas pour rien qu’il prélève au québécois La Gaspésie. Pas plus surprenant qu’il reprenne aussi une chanson de François Béranger et un texte, qu’il musique, de Jean-Pierre Chabrol. Belles parentés, vraiment. En convoquant de tels noms, je dis l’estime en laquelle je tiens Jofroi. Dans laquelle je tiens ce précieux album.

Michel Kemper – Nos enchanteurs


JOFROI à L’Européen le 17 octobre 2011
D’entrée, sa chanson « Cabiac sur terre », titre de l’album, plante le décor : ça sent bon le terroir... Mais, ne vous y trompez pas, si JOFROI insuffle au long de certaines chansons des valeurs terriennes, d’autres sont consacrées à des valeurs plus universelles.
Mais de quel univers, me direz-vous ? Non pas de cet univers en perdition dont on nous rebat les oreilles mais de celui où sont encore « cotées » les « valeurs » humaines.
Sur scène, il prend toute la place. Non par sa stature ! Il habite la scène tant il y vit ses chansons et y déploie son monde. Sa voix légèrement rauque conte à merveille. Il joue avec les mots tantôt sur un rythme nonchalant, tantôt sur des rythmes soutenus. Ses chansons sont faites d’histoires de tous les jours, d’histoires tendres aux titres suivants : « La pâte à gaufres » de son enfance évoquant « des pans de mémoire, je fais des lanières pour les retenir », ou « Avec des si », ou encore « Jusqu’au bout de nos rêves ». D’histoires lucides : « Dire qu’on a marché sur la lune » avec son « tous les chemins mènent à point com » .
Il en profite, non pas pour régler des comptes, mais pour mettre le doigt sur ce qui doit l’être tout en en écornant quelques-uns au passage : « qu’on en fasse des chansons.... /Ça pourrait, faire vaciller le fauteuil, de quelques durs de la feuille... (Sourde oreille), pour montrer les contradictions de l’être humain : « C’est une ritournelle, un refrain, /Qu’on nous sert comme une prière, /Sincère et presque bon chrétien, /En tirant vers soi la soupière / On ne peut pas comprenez bien /Accueillir toute la misère... » (Frontières) et pour rappeler que : « L’homme appartient à la terre et non l’inverse ».
Puis, dans sa touchante « Prière iconoclaste », il interroge : « Petit père Qui es aux cieux ou au-delà... quand je vois tout ce qu’on peut faire au nom de Dieu, je suis pas fier... entre Vichnou, Jésus, Allah, je veux pas savoir à quel jeu vous jouez en vous passant les plats.... ».
Avec jubilation, je constate que les sons des instruments semblent répondre aux mots ou les relayer (guitares, accordéon, percussions, clarinettes et violon) grâce aux très beaux arrangements de Line ADAM également aux piano, flûtes, claviers et à la voix. Rythmes tziganes sur certaines chansons. « Il faut trois ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire », rappelle JOFROI. On a envie de lui conjurer de n’en rien faire...

Régine et ses petits papiers – Récréaction n°62


Cabiac c’est l’endroit du bilan ! La misère et les inégalités sont toujours présentes dans le monde, mais aussi l’amour. Cabiac n’efface rien et surtout pas les souvenirs d’enfance ni les moments de bonheur. Cabiac, c’est un lieu de recueillement,  de simplicité, d’accueil et de partage, pour qui veut ouvrir ou fermer les yeux et… écouter… Etre soi-même et aussi un peu ressembler aux meilleurs, n’est-ce pas cela être Artiste et créateur de magie ? Jofroi est bien plus qu’un poète ou un chanteur à message, c’est un passeur de générations.
Parents, c’est avec vos enfants qu’il faut aller écouter Jofroi afin de réunir passé, présent et avenir dans la notion du beau et du doute.

Alain Stiévenard – Radio club – Valenciennes


Ses dernières chansons … sont magnifiques... avec tendresse et brio... avec conviction et beauté. Personnellement j’ai goûté intensément le plaisir de ces chansons tout au long du spectacle, en appréciant tantôt la musique, tantôt la poésie et les rapprochements et habiletés sémantiques, tantôt la profonde humanité, le goût de vie qu’elles transmettent et toujours un joli équilibre entre les indignations et les bonheurs, la voix et les instruments d’accompagnement, la poésie des textes et la musique... Une analyse plus fine de ces chansons de Jofroi mettrait en lumière des parentés d’écriture avec sans doute Jean Ferrat, plus sûrement avec Félix Leclerc, voire avec Michel Buhler et quelques autres... Elle ferait apparaître la chanson de parole francophone comme une grande famille, celle qui justement déboule à Barjac tous les ans sous la houlette de... Jofroi.
François Bellart

 

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